Miguel de Guzmán

Architecte de formation, Miguel de Guzmán est photographe d’architecture, vidéaste, et artiste numérique. Il a cofondé en 2008 le studio Imagen Sublimal, basé à Madrid et New York, travaillant pour les plus importantes agences espagnoles et publié dans de nombreux ouvrages et médias spécialisés. Sa vision originale de l’architecture, souvent décalée, tend à faire glisser sa pratique vers la sphère artistique. Il compte également comme l’un des rares réalisateurs de films d’architecture, dans lesquels poésie et humour s’entremêlent.

Les photographies de Miguel de Guzmán ont été exposées au Circuitos de Arte Joven, à la Galeria Vírgenes et à Photo España, et ses films diffusés au MAXXI Rome, au Centre Pompidou, au festival du film d’architecture de Santiago du Chili, au festival du film d’architecture de Budapest, au festival du film d’architecture de New York et au festival du film d’architecture de Séoul.

En 2011, Miguel de Guzmán part explorer l’immense chantier abandonné de ce qui aurait dû être le centre aquatique des Jeux olympiques de Madrid en 2012, puis en 2016, puis en 2020… Trois candidatures malheureuses qui pèsent dans les caisses de la municipalité - l’édifice a coûté au total 120 millions d’euros - et laissent à tous vents une friche de 22 000 mètres carrés.

La structure en béton, métal et verre signée Juan José Medina arch., sortie de terre à l’Est de la capitale espagnole, devait abriter quatre bassins et accueillir jusqu’à 17 000 spectateurs. Ceux-ci se seraient en outre extasiés devant sa monumentale toiture coulissante permettant la tenue des épreuves en plein air, et le complexe aurait ensuite poursuivi sa vie au service des Madrilènes. Nombreux sont les curieux qui se sont aventurés sur le chantier déserté ! Comme les autres, Miguel de Guzmán en est revenu avec des clichés salis par les armatures métalliques en attente, les restes d’échafaudage, les déchets de chantier oubliés, les façades abîmées et les flaques d’eau stagnante. Or l’esthétique de la ruine contemporaine ne le touche pas. C’est une autre histoire qu’il veut raconter. Des histoires, ses projets photographiques ne parlent que de ça, souvent avec humour !

Cette histoire-là est celle du rêve olympique madrilène, rapidement transformé en cauchemar. Une saga qui amène le photographe à modifier ses images : à l’aide de logiciels d’édition graphique, il va les nettoyer, mais pas complètement, les sublimer, mais pas parfaitement. Il va ajouter de l’eau, qui si l’on regarde de près ne correspond pas vraiment au lieu ni à l’échelle, et des silhouettes qui ont l’air d’être collées là. Le nageur, a fortiori, génère cette impression d’étrangeté : s’agit-il d’une photographie ou d’un photomontage ? Et Miguel de Guzmán de remettre en question le caractère strictement documentaire de la photographie, d‘en affirmer ses possibilités créatives au contact de techniques amies : le photographe retravaille ses clichés pour insuffler une vie à l’infrastructure délaissée, lui conférer une atmosphère oscillant entre le rêve et la réalité, proposer différents niveaux de lecture, différentes strates de l’histoire. Tout un récit dans l’image.

Les microanimations réalisées à partir des photographies mettent en mouvement cette mise en scène et en accentuent le caractère féérique, chimérique.

L’architecture du centre aquatique se voulait visionnaire, ce sont finalement ses photographies qui le sont devenues.

> Site web de l'artiste

Expositions

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Éditions

Olympics Aquatics 01

de Miguel de Guzmán

Tirage photographique & NFT animated version
100 x 60 cm
2024

Olympics Aquatics 02

de Miguel de Guzmán

Tirage photographique & Version animée NFT
2024