Sabrina Ratté - Realia | L'avenir symbiotique dans l'art numérique de Sabrina Ratté au MEET



13/03/2025

Realia réunit quatre œuvres – Floralia (2021), Inflorescences (2023), Plane of Incidence (2024) et Cyberdelia (2024) – qui synthétisent les récents voyages thématiques de Sabrina Ratté. Le dénominateur commun est une poétique disruptive qui parvient à aborder les sujets contemporains les plus urgents avec grâce et une grande précision esthétique. L’environnement en mutation, la crise climatique, les déchets technologiques : autant de signes d’une civilisation qui peine à faire face à elle-même et à son besoin compulsif d’ignorer, cachant dans des terres désertées les déchets et les problèmes qu’elle a créés. Sabrina Ratté va plus loin. Elle transforme la séduction inévitable de la vision dystopique en poésie, inspirée du travail philosophique de Donna Haraway. La philosophe remédie systématiquement à la crise contemporaine en proposant l’avènement d’une symbiose évolutive dans laquelle l’homme et la nature coexistent dans une relation mutuelle de création inattendue et incontrôlable. On ne parle plus de l'Anthropocène, car nous sommes à l’aube du Symbiocène. Une époque où le concept de “monstrueux” retrouve son sens originel : émerveillement, régénération, stupéfaction et nouvelle beauté. Du macro au micro, la mémoire numérique comme outil de connaissance C’est ainsi qu’apparaît Floralia, l’œuvre en quatre parties qui habitera la salle immersive de MEET. Le décor est un futur spéculatif, où des spécimens d’espèces végétales aujourd’hui éteintes sont conservés et exposés dans une salle d’archives virtuelle. Grâce au montage et aux stratégies visuelles, l’espace se transforme sous l’effet des interférences causées par la mémoire émanant des plantes cataloguées, révélant des traces d’un passé qui continue d’habiter le lieu. Floralia est une simulation d'écosystèmes créés par la fusion de la technologie et de la matière organique, où le passé et le futur coexistent dans une tension perpétuelle dans le présent. L’artiste porte ensuite son attention sur le thème ambigu de la mémoire. Dans un monde transformé, comment nous souviendrons-nous des plantes et des fleurs et les vivrons-nous esthétiquement ? Dans les mondes imaginés par l’artiste, la connaissance est un chemin vers l’intimité avec la matière naturelle. Une explosion qui marque le passage du macro au micro, pour s’approcher, observer, connaître. Pour la première fois en Italie après plusieurs capitales de l’art numérique Le travail de Sabrina Ratté a été exposé au Laforet Museum de Tokyo, au Musée des beaux-arts de Montréal, au Centre Pompidou à Paris, au PHI Center de Montréal, au Max Ernst Museum de Brühl, et au Museum of the Moving Image de New York. Elle a présenté des expositions individuelles à la Gaîté Lyrique à Paris, au Fotografiska à Shanghai, et à l'Arsenal Contemporary Art à Montréal et New York. Notamment, ses œuvres font partie de la collection du Musée d'art contemporain de Montréal.